Introduction : Vers une nouvelle conception du rap hardcore by tude de cas : Gradur Lyrics
Le rap hardcore connaît aujourd'hui une véritable extension sociale en France : ses auditeurs deviennent de plus en plus hétéroclites, et ne font plus partie d'une minorité sociale comme ce pouvait être le cas dans le rap à ses débuts
---> On constate notamment le phénomène dans les publics des concerts de Kaaris ou de Gradur dont la composition est loin de se limiter - comme l'auraient voulu les préjugés - à des jeunes de banlieue. Ces concerts se révèlent au contraire être l'occasion d'un étonnant melting-pot
Des publics jusque-là restés plutôt insensibles au mouvement hip-hop se prennent soudain d'engouement pour une de ses branches les plus extrêmes : Le rap hardcore.
Pourquoi un tel engouement ? Une telle fascination ?
Les médias comme les non-auditeurs de rap s'entremêlent dans les explications, mélangeant fascination et identification, et plus fâcheusement encore, fantasme et réalité. S'il est vrai que le "minot" est encore fragile et peu capable de faire la différence entre le fantasme ego-trip et la réalité du monde, le "hipster" et le "bobo" ne sont en revanche plus des enfants. Ils ont beau, tout comme eux, être fascinés par le rap hardcore, on ne peut pas considérer cette fascination comme une simple identification : Ils distinguent clairement le fantasme ego-trip de la réalité.
Si cette fascination n'est plus le résultat d'une identification, le besoin de partager des valeurs culturelles avec le rappeur ne s'impose plus : Ce nouveau public ne partage ni son langage, ni son univers, ni ses idéaux
Les attentes de ce public ne résident ainsi plus dans une recherche d'idées claires, d'idées qui aideraient à comprendre le monde ou à se comprendre soi-même : Le public du rap hardcore danse, répète les gimmicks et savoure les punchlines. En réalité il n'écoute pas des idées mais des intuitions, qui sont ici voilées, obscurcies par le fantasme ego-trip et son entière symbolique.
De fait, ces nouvelles attentes et cette nouvelle manière d'écouter le rap font suite à une évolution du rap hardcore, qui semble être parvenu à une certaine maturité qui lui permet de s'assumer en tant que mouvement à part entière.
Ainsi ce qui apparaissait à première vue comme un phénomène de société rend tout aussi bien compte d'une certaine évolution du rap hardcore
Il nous faudra donc en proposer, à travers l'analyse de ses mécanismes littéraires, une définition plus précise et plus à même d'expliquer ce mouvement. Tout l'enjeu de notre étude sera ainsi de découvrir quelles sont les spécificités littéraires de ce rap hardcore, et notamment la mesure de sa scission avec un rap dit "conscient", et plus généralement celle de sa rupture avec le rap traditionnel
Il m'a semblé juste, pour tenter de décrypter ce mouvement, d'en analyser l'un des joyaux les plus neufs, à savoir Gradur.
Gradur nous intéressera ainsi en tant que rappeur, mais nous le considérerons toujours dans une perspective plus large qui est celle du rap hardcore.
Pour effectuer cette analyse, nous emploierons les outils du commentaire littéraire contemporain, en évitant toutefois de les rendre obscurs et illisibles. Si le langage de ces articles sera clair, précis et soutenu, il n'en sera pas pour autant inaccessible : Les mots complexes de la littérature contemporaine seront tenus à l'écart de l'analyse. Ainsi, ces articles seront à la portée de tous
En revanche, si l'un des mots employés a une définition floue pour vous, n'hésitez surtout pas à le chercher dans le dictionnaire, sur Wikipédia, ou dans nos glossaires Rap Genius !
---> On constate notamment le phénomène dans les publics des concerts de Kaaris ou de Gradur dont la composition est loin de se limiter - comme l'auraient voulu les préjugés - à des jeunes de banlieue. Ces concerts se révèlent au contraire être l'occasion d'un étonnant melting-pot
Des publics jusque-là restés plutôt insensibles au mouvement hip-hop se prennent soudain d'engouement pour une de ses branches les plus extrêmes : Le rap hardcore.
Pourquoi un tel engouement ? Une telle fascination ?
Les médias comme les non-auditeurs de rap s'entremêlent dans les explications, mélangeant fascination et identification, et plus fâcheusement encore, fantasme et réalité. S'il est vrai que le "minot" est encore fragile et peu capable de faire la différence entre le fantasme ego-trip et la réalité du monde, le "hipster" et le "bobo" ne sont en revanche plus des enfants. Ils ont beau, tout comme eux, être fascinés par le rap hardcore, on ne peut pas considérer cette fascination comme une simple identification : Ils distinguent clairement le fantasme ego-trip de la réalité.
Si cette fascination n'est plus le résultat d'une identification, le besoin de partager des valeurs culturelles avec le rappeur ne s'impose plus : Ce nouveau public ne partage ni son langage, ni son univers, ni ses idéaux
Les attentes de ce public ne résident ainsi plus dans une recherche d'idées claires, d'idées qui aideraient à comprendre le monde ou à se comprendre soi-même : Le public du rap hardcore danse, répète les gimmicks et savoure les punchlines. En réalité il n'écoute pas des idées mais des intuitions, qui sont ici voilées, obscurcies par le fantasme ego-trip et son entière symbolique.
De fait, ces nouvelles attentes et cette nouvelle manière d'écouter le rap font suite à une évolution du rap hardcore, qui semble être parvenu à une certaine maturité qui lui permet de s'assumer en tant que mouvement à part entière.
Ainsi ce qui apparaissait à première vue comme un phénomène de société rend tout aussi bien compte d'une certaine évolution du rap hardcore
Il nous faudra donc en proposer, à travers l'analyse de ses mécanismes littéraires, une définition plus précise et plus à même d'expliquer ce mouvement. Tout l'enjeu de notre étude sera ainsi de découvrir quelles sont les spécificités littéraires de ce rap hardcore, et notamment la mesure de sa scission avec un rap dit "conscient", et plus généralement celle de sa rupture avec le rap traditionnel
Il m'a semblé juste, pour tenter de décrypter ce mouvement, d'en analyser l'un des joyaux les plus neufs, à savoir Gradur.
Gradur nous intéressera ainsi en tant que rappeur, mais nous le considérerons toujours dans une perspective plus large qui est celle du rap hardcore.
Pour effectuer cette analyse, nous emploierons les outils du commentaire littéraire contemporain, en évitant toutefois de les rendre obscurs et illisibles. Si le langage de ces articles sera clair, précis et soutenu, il n'en sera pas pour autant inaccessible : Les mots complexes de la littérature contemporaine seront tenus à l'écart de l'analyse. Ainsi, ces articles seront à la portée de tous
En revanche, si l'un des mots employés a une définition floue pour vous, n'hésitez surtout pas à le chercher dans le dictionnaire, sur Wikipédia, ou dans nos glossaires Rap Genius !