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Lyrify.me

Apparence by dF Lyrics

Genre: rap | Year: 2012

[ Attention sur Roissy, le TGV va partir, veuillez monter en voiture et ne pas gêner la fermeture automatique des portes. Attention aux départs TGV]

J'arpente les couloirs arrondis
Clope en commissure
? sorte de désert noir, monde où d'enveloppes vides
Et pas de contact et j'irai pas m'en plaindre
L'art de se sentir humain là où personne se regarde
Lesté d'un barda sans fil, portable et pager
Le parfait salaud sur un quai de la gare de l'est
Suivant la main tranquille de chef de banque cul-serré
Des culs-terreux terrés sous des vestes prada
Et j'me déteste un peu pour être devenu l'un des leurs
Mais j'me console en pensant que l'argent reste un luxe
Et qu'on ne pleure pas ma mort
Si c'est du temps perdu que ceux qui vivent à l'arrache
Se mettent à regarder l'heure
En parlant d'ça, le train arrive, 20 minutes à la bourre
Pressé de rejoindre la baraque après un jour de labeur
En lieu et place d'un planning faste et laborieux
Ce soir j'troque la course contre un canapé de banlieue
Bien sûr, mon agenda me rappelle un rendez-vous
Une vieille connaissance parentale
Parait que c'est vital et que j'évite le sujet depuis un mois
C'est vrai que j'ai pas envie d'y aller mais voir un tox à propos d'maille
C'est vraiment pas rentable
Assis en première je préviens mon frère que j'aurai du retard en espérant qu'il annulera
Il m'insultera certainement, le prétexte du même sang ne justifie pas tout
Se voir pour discuter ? Un foutu canular !
J'tombe sur le répondeur
Et là le train s'arrête
Assis en biais, je râle pour qu'on me rembourse mon billet
A chaque fois c'est la même, un suicide sur les rails
Ils peuvent pas mourir autrement qu'en faisant chier l'monde entier
J'marche, autour de moi les gens n'font que s'bousculer
Se précipite comme si y'avait qu'un job auquel postuler
Personne s'calcule, chacun est costumé
Moi qui ne pensais qu'à une chose qui était de procrastiner
J'irai pas à c'diner
J'ai d'autres impératifs
De toute façon j'ai même pas de thunes pour payer l'apéritif
Plus qu'un seul objectif, personne m'arrêtera
Et depuis quand les bonnes ? viennent à l'aide des rats
J'zig-zag, passe hors du passage piéton
Une voiture, un klaxon, bras d'honneur et presque baston
Les automobilistes sont vraiment des gros cons
S'croient dans un cocon jusqu'à ce qu'ils croisent un mur de béton
J'm'en fous, trace, continue mon bonhomme de chemin
Passe devant un jardin sans sentir l'odeur du jasmin
Quelle misère ! On n'savoure plus le temps qui passe, hein ?
J'accélère, cours, jusqu'à avoir des crampes au bassin
Haletant, je le sais, il est temps
J'me rapproche du moment du verdict, du jugement
Ainsi, crûment, j'm'en bats la race de leurs arguments
Quel but à cette poursuite qui use tellement nos ligaments ?
J'tourne dans une ruelle, fuis le monde contemporain
Tous contents pour eux, bref tous contents pour un
Ca, ça m'fait penser à mon frangin hautain
Comptant les minutes et pensant moins à moi qu'au train
Mon débit sanguin fait du tintamard
Le tumulte à présent loin, j'largue ces putains d'amarre
J'imagine hagard, le remord rend cocu
Trébuchant dans le noir, frôlant même la culbute
J'me reprends, quelques mètres avant le final
J'inhale un peu d'oxygène pour me sentir invulnérable
J'entends un grondement, la Lune éclaircit les rails
Un pas en avant pour mon voyage intersidéral